Actuellement, des études sont en cours sur les effets du café et de la caféine, indique le médecin généraliste Amine Joundy. Les domaines de recherche portent sur l’équilibre du calcium et l’état des os vis-à-vis des risques de fracture. Ainsi que sur les effets du comportement des adultes et des enfants comme l’anxiété, les changements d’humeur, la capacité d’attention… dû à la consommation de ce stimulant.
Les recherches passent, aussi, au peigne fin les effets sur la santé reproductive du type fertilité masculine et féminine ou encore sur le poids de l’enfant à la naissance.Ainsi, selon de récentes enquêtes, une consommation élevée de café non filtré est associée à une légère élévation des taux de cholestérol. Par ailleurs, ces recherches révèlent aussi qu’à partir de deux tasses de café par jour, le risque de maladie cardiaque peut être augmenté (chez les personnes ayant une mutation génétique spécifique assez commune qui ralentit la dégradation de caféine dans le corps). Pour ce qui est de ses aspects positifs, «le café agit sur le système nerveux renforçant l’activité mentale et la tonicité musculaire», explique le médecin généraliste. Avant de reprendre.
«C’est donc un stimulant qui augmente la vigilance et aide à lutter contre la sensation de fatigue. Par ailleurs, il stimule les sécrétions digestives et a donc un effet digestif. De plus, associé à des médicaments antalgiques, le café aide à lutter contre la douleur et notamment les maux de tête», souligne A. Joundy. Avant d’indiquer que des études récentes ont également montré qu’il peut avoir des avantages, comme la protection contre certaines maladies comme le diabète de type 2, la maladie de Parkinson, la cirrhose et le cancer du foie.
Les conséquences sur le sommeil
«Il est reconnu que le café est un psychostimulant qui augmente la vigilance, soit l’état de veille», explique le généraliste. Puis de continuer. «Mais la sensibilité à la caféine est très variable d’un individu à l’autre. Ainsi, une personne peut consommer plus de six tasses de café par jour sans présenter de signes de surdosage.
Et cette personne ne sera notamment pas affectée dans son sommeil par sa forte consommation de café, tandis qu’une autre peut avoir une insomnie totale après une seule tasse de café». C’est pourquoi, selon les propos du Dr Joundy, en ce qui concerne le sommeil, il n’y a pas de règle absolue. Chacun doit adapter sa consommation à son propre organisme.
La dernière étude de Harvard sur le café et la santé a abouti à des conclusions rassurantes pour les buveurs de café. En effet, les chercheurs n’ont pas trouvé de relation directe entre la consommation de café et le risque accru de décès, contrairement à ce qu’on supposait jusqu’alors. Même les gens ayant bu jusqu’à six tasses de café par jour n’avaient pas plus de risque de mourir.
Les faux clichés !
Amine Joundy conforte alors que cette étude donne un message important. «Les gens considèrent le fait de boire du café comme une habitude malsaine et peuvent faire beaucoup d’efforts pour réduire leur consommation de café (ou cesser d’en boire complètement) même s’ils l’apprécient», déclare-t-il.
«Les résultats de cette étude suggèrent que si vous voulez améliorer votre santé, il est préférable de se concentrer sur d’autres facteurs de mode de vie, tels que l’augmentation de votre activité physique ou cesser
de fumer plutôt que de tenter à tout prix d’arrêter de boire du café», recommande le Dr Joundy.
En plus du fait de consommer du café sans abus (soit pas plus de six tasses par jour), il est préconisé de suivre les conseils du médecin généraliste pour réduire au maximum les risques liés à cette consommation.
Les conseils
On en distingue trois principaux : Tout d’abord, il est préférable de préparer son café avec un filtre en papier, pour enlever la substance provoquant l’augmentation des taux de cholestérol.
Ensuite, il est à noter que les personnes qui prennent suffisamment de calcium tous les jours sont mieux protégées contre les effets indésirables de la caféine sur les os. Enfin, en gardant à l’esprit que le café en lui-même n’est déjà pas dangereux pour la santé à dose raisonnable, le décaféiné est une solution intéressante pour certaines personnes, comme les femmes enceintes, les diabétiques, les personnes souffrant d’hypertension artérielle ou encore les personnes hypersensibles aux effets de la caféine.
Les doses de caféine selon l’âge
D’après le Dr Amine Joundy, il n’y a pas d’interdiction absolue à la consommation de caféine, et ce quel que soit l’âge, car elle ne contient pas de produit intrinsèquement nocif. Tout est une question de quantité. Et, effectivement, en ce qui concerne les enfants, étant donné qu’ils sont plus vulnérables aux effets de la caféine sur le comportement, il est recommandé de ne pas dépasser certaines doses quotidiennes de caféine en fonction de l’âge de l’enfant, à savoir :
• 45 mg pour les enfants de 4 à 6 ans (soit l’équivalent d’une canette de soda au cola).
• 62,5 mg pour les enfants de 7 à 9 ans.
• 85 mg pour les enfants de 10 à 12 ans.
Ces doses doivent prendre en compte toutes les sources de caféine, à savoir : café, thé, chocolat, soda au cola, boissons énergisantes…
Par ailleurs, il y a des personnes qui doivent éviter la caféine, dont les femmes enceintes, surtout, mais aussi les personnes qui ont des problèmes d’acidité gastrique et de diarrhées, des palpitations, une tension artérielle élevée ou les diabétiques qui ont du mal à contrôler leur glycémie.
Décryptage
- Contrairement à la croyance populaire, la caféine n’est pas une substance nocive pour la santé. Au contraire, les études récentes montrent qu’il y a plus de bénéfices que d’inconvénients à en consommer. Il est donc conseillé d’en consommer, mais (comme toute bonne chose) avec modération ! Il est important de rappeler que la caféine est présente dans de nombreux aliments et médicaments. Focus sur les bienfaits et les maux de ce stimulant.